7757DES PROPORTIONS CHIMIQUES.
connaissances, doivent être conservés à l’ave-
nir sans altération, sur-tout si la science conti-
nue à faire des progrès aussi rapides que ceux
qui ont signalé ces derniers temps.
nir sans altération, sur-tout si la science conti-
nue à faire des progrès aussi rapides que ceux
qui ont signalé ces derniers temps.
Jetons un coup-d’œil sur les anciennes théories
de la combustion. Stahl l’expliqua par le déga-
gement de la combustibilité; il fit de cette pro-
priété une substance qu’il nomma phlogiston,
laquelle, en se dégageant, produisait le feu. On
sait avec quelle sagacité il se servit de cette théo-
rie pour expliquer les phénomènes connus de
son temps, en sorte qu’elle suffit aux besoins
de la science pendant plus d’un demi-siècle.
Bayen observa enfin qu’il était impossible d’ex-
pliquer, par la théorie de Stahl, la réduction de
l’oxide de mercure opérée sans l’addition d’au-
cune substance combustible; et Lavoisier, qui
sentit tout le prix de cette observation, prouva
ensuite, par d’admirables expériences, que la
destruction de la combustibilité, au lieu d’être
accompagnée de la perte de quelque substance,
consiste dans une combinaison avec un corps
pondérable, mais gazeux, auquel il donna le nom
d’oxigène. L’habitude d’une opinion produit
souvent une conviction complète de sa justesse;
elle en cache les parties failes et rend l’homme
incapable d’apprécier les preuves contraires.
Ainsi, la nouvelle explication donnée par Lavoi-
sier, quoiqu’elle ne fût proprement que
de la combustion. Stahl l’expliqua par le déga-
gement de la combustibilité; il fit de cette pro-
priété une substance qu’il nomma phlogiston,
laquelle, en se dégageant, produisait le feu. On
sait avec quelle sagacité il se servit de cette théo-
rie pour expliquer les phénomènes connus de
son temps, en sorte qu’elle suffit aux besoins
de la science pendant plus d’un demi-siècle.
Bayen observa enfin qu’il était impossible d’ex-
pliquer, par la théorie de Stahl, la réduction de
l’oxide de mercure opérée sans l’addition d’au-
cune substance combustible; et Lavoisier, qui
sentit tout le prix de cette observation, prouva
ensuite, par d’admirables expériences, que la
destruction de la combustibilité, au lieu d’être
accompagnée de la perte de quelque substance,
consiste dans une combinaison avec un corps
pondérable, mais gazeux, auquel il donna le nom
d’oxigène. L’habitude d’une opinion produit
souvent une conviction complète de sa justesse;
elle en cache les parties failes et rend l’homme
incapable d’apprécier les preuves contraires.
Ainsi, la nouvelle explication donnée par Lavoi-
sier, quoiqu’elle ne fût proprement que